Le directeur général d'EDF a souligné le "potentiel hydraulique" de la France, menacé par des périodes de sécheresse et de manque de pluie, ce qui menace à terme la production hydroélectrique.
Le développement du parc hydroélectrique nécessaire était un facteur clé pour "vivre l'hiver" sans coupures d'électricité, a souligné le PDG d'EDF Luc Rémont devant les députés mardi 28 février."Cet hiver, nous avons fait monter l'eau toutes les nuits avec un rendement très élevé, afin de pouvoir continuer la puissance hydraulique pendant la journée, et c'est l'un des éléments qui nous a permis de survivre à l'hiver", a-t-il déclaré mardi à la commission. de l'enquête parlementaire.
Cette commission, qui a pour objet "d'enquêter sur les raisons de la perte de la souveraineté et de l'indépendance énergétique de la France", et qui continue de fonctionner depuis l'automne, entendra jeudi la Première ministre Elisabeth Borne."Notre pays a un potentiel hydraulique et il est utile de l'explorer à nouveau", a estimé M. Rémont.
"Nous devons intégrer tout cela dans une vision de l'hydroélectricité et de la création de ressources en eau qui profiteront à long terme à notre pays dans un contexte de précipitations moins prévisibles", a-t-il ajouté.
La sécheresse menace la production
La France est également encore insuffisamment dotée en centrales Step (stations de transfert d'énergie par pompage) très utiles pour absorber les pics de consommation électrique.
Ce potentiel Step encore inexploité "est estimé à 2 GW de puissance disponible pour les projets dont EDF a connaissance" et "ne nécessite pas forcément de grands ouvrages", a-t-il relevé.
La production hydraulique nette d'EDF a atteint 25 TWh en 2022 en raison de la sécheresse, contre 35,9 TWh en 2021. L'année 2023 démarre avec un déficit d'eau. "Cela n'affecte pas la quantité d'hydroélectricité produite pour l'instant. Mais si la sécheresse d'hiver dure, cela finira par affecter le potentiel", a précisé le PDG d'EDF.
Barrages et installations au fil de l'eau produisent de l'ordre de 60 TWh en moyenne par an en France, selon France Hydro Electricité qui fédère les plus petites installations. Depuis le milieu des années 2000, Bruxelles presse la France d'ouvrir à la concurrence les concessions hydroélectriques dont les plus grandes sont gérées par EDF mais aussi Engie, via ses filiales CNR et SHEM, suscitant l'inquiétude des syndicats.
Interrogé sur ce point, Luc Rémont s'est montré "confiant" de parvenir à une solution. "Nous devons encore travailler à ce stade à la pérennisation du modèle juridique, je ne suis pas encore au stade où je peux vous dire la solution que nous avons trouvée mais j'y travaille tous les jours", a-t-il dit.
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